Situé rue des Fillettes, le bâtiment s’implante perpendiculairement à la voie dans la profondeur de la parcelle. La difficulté majeure de conception résidait dans l’imprécision du programme aux premiers stades d’élaboration du projet, celui-ci pouvant revêtir une vocation industrielle, tertiaire ou mixte. Pour répondre à cette complexité, est proposé un volume évolutif car simple et lisible, constitué à sa base d’un rectangle de 26m x 93m et se développant sur deux niveaux.

Le projet cherche à établir un dialogue entre le contexte urbain et la vocation incertaine du bâti. Ainsi, l’enveloppe, simple et compacte, est constituée par un bardage métallique horizontal affirmant son caractère industriel dans la profondeur de la parcelle. Tandis qu’un revêtement en briques brunes exprime sur rue la domesticité et l’urbanité du lieu. La cohérence de l’ensemble s’établit au-delà de cette opposition apparente par des continuités discrètes, telles que la brique qui se prolonge en soubassement des façades intérieures, le bardage qui s’affirme comme une enveloppe épaisse encadrant les pignons sur rue ou encore la toiture qui se déroule comme un ruban épais et continu autour du bâtiment et qui s’impose comme la cinquième façade de l’édifice.

Le confort des usagers ne devait en aucun cas faire les frais de l’imprécision programmatique. Le plan a donc été conçu de manière à libérer les espaces de travail de toutes les contraintes structurelles et de circulation rejetées en périphérie du bâtiment permettant une grande adaptabilité des espaces. Enfin, l’enveloppe met en œuvre un rythme soutenu de baies afin de laisser pénétrer généreusement la lumière au cœur des espaces de travail et d’offrir aux usagers des vues directes sur l’extérieur.
Le bâtiment ainsi dessiné répond aux exigences d’adaptabilité de son programme, affirme l’ambivalence de son caractère tout en s’insérant harmonieusement dans son contexte urbain constitué et habité.

Photos : © Grégoire AUGER